En présentant un travail en analyse de discours, on souhaite interroger les rapports entre texte et discours
du point de vue de leur statut dans l'analyse. La problématique abordée ici se situe dans la perspective d'une
sociologie du langage et de la figure du représentant politique, construite par les formes d'anthroponymes
utilisées dans le discours du FN.
Cette construction de la figure du représentant (de Jean-Marie Le Pen et d'autres) a des effets dans le monde et
c'est en termes de structuration de l'espace politique de la représentation que nous l'envisageons. C'est en ce sens
que cette étude se situe dans la perspective d'une sociologie du langage : prendre acte du fait que le discours est
partie prenante des fonctionnements sociaux, ici politiques.
En appui sur l'affirmation de M. Pêcheux, selon qui " il est impossible d'analyser un discours comme un texte,
c'est-à-dire comme une séquence linguistique fermée sur elle-même, il est nécessaire de le référer à l'ensemble
des discours possibles, à partir d'un état défini des conditions de production " (1969, p.16),
on cherche à donner teneur discursive aux textes qui constituent nos données. Très classiquement,
ce qu'on peut appeler une discursivisation des textes, est passé pour nous par la comparaison avec
des textes d'autres partis politiques, selon une méthode d'analyse quantitative du vocabulaire (LEXICO 3).
Nous avons en cela tenté de construire méthodologiquement l'arrière-plan discursif sur fond de quoi :
- les productions du FN apparaissent comme du discours,
- les formes d'anthroponymes peuvent être considérées comme structurantes de l'espace
de la représentation politique.
- discursiviser les textes rend alors compte de l'après-coup interprétatif de l'analyste
qui suppose une pertinence sociale à son choix de corpus.
On présentera :
- l'arrière-plan théorique de l'analyse appuyée sur les conceptions du discours de M. Foucault,
M. Pêcheux et P. Achard
- la démarche adoptée (discursivisation des textes)
- des éléments pour saisir comment les formes d'anthroponymes cristallisent des enjeux
politiques dans le champ contemporain de la représentation politique.
- Université de Paris III, SYLED-RES
- Auteur d'une thèse soutenue en 2004 (dir. B Bosredon) intitulée
" Personnification et personnalisation dans le discours politique du Front National.
Approche discursive de la figure du représentant politique construite par les formes d'anthroponymes ".