Les médias posent à la sémiotique une problématique qui ne va pas tout à fait de soi.
Ne sont-ils pas, par définition, les laissés pour compte d'une analyse formelle ?
Si la sémiotique entreprend leur description, que reste-t-il de son projet théorique initial ?
Pour saisir l'enjeu de ces questions et commencer d'y répondre, il faut retracer en parallèle deux histoires :
celle de l'élargissement des objets sémiotiques et celle de la conceptualisation des médias.
Le concept de média se présente alors avec une double fonction pour la réflexion sémiotique. D'une part,
il désigne un objet permettant de spécifier, autrement que ne le font des concepts concurrents, tel le concept
de discours, le territoire sémiotique. D'autre part, il soulève des réquisits formels nouveaux ; sur le plan de
l'expression, il appelle à une conceptualisation des formats ; sur le plan du contenu, il réclame la mise en
valeur des épisémiotiques.
Sémir Badir est chercheur qualifié du Fonds National belge de la Recherche Scientifique (FNRS) à
l'Université de Liège. Ses recherches actuelles portent sur l'histoire et l'épistémologie de la sémiotique.
Il est l'auteur d'un
Hjelmslev aux Belles-Lettres (2000) et de
Saussure.
La langue et sa représentation à l'Harmattan (2001). Il a dirigé avec H. Parret
le recueil
Puissances de la voix (Pulim, 2002) et participé au Cahier de l'Herne
Ferdinand de Saussure
(2003).