Analyse morphologique des formes fléchies en coréen

 

Gohsran Chung (Université de Marne-la-Vallée)

gchung@univ-mlv.fr

 

 

 

Abstract

 

Cet article analyse les aspects morphologiques des formes fléchies en coréen en vue de les intégrer dans un système de traitement automatique des langues, comme INTEX/NooJ. Le recueil des formes fléchies est donc une tâche primordiale. Dans un premier temps, nous avons rassemblé tous les éléments susceptibles d’être conjugués : environ 1950 suffixes sont ainsi extraits. Dans un deuxième temps, une séparation a été faite entre les suffixes terminaux (sft) et les suffixes non-terminaux (sfnt) : ils sont respectivement en nombre 1900 et 50. Les suffixes terminaux englobent les suffixes modaux, conjonctifs et enchâssés, alors que ceux non-terminaux dénotent les temps-aspects et les honorifiques. Ensuite nous avons analysé les 1900 suffixes terminaux qui sont problématiques dans le sens où de nombreux facteurs morphologiques et syntaxiques y sont impliqués. Ils ne peuvent donc pas être traités de la même manière sans analyse morphologique. Nous les avons pu classer en trois catégories différentes : suffixes terminaux simples, suffixes terminaux combinés et suffixes terminaux contractés. Les suffixes terminaux simples sont des formes simples qui ne contient aucune autre forme de catégorie : -gôna, -go, -gôdûn (sft.conjonctif), -ge, -guna, -gun (sft.modal) et -n/ûn, -l/ûl (stf.enchâssé) etc. Les suffixes terminaux combinés contiennent au moins une postposition à leur droite : -gôni-wa (‘-gôni’ : sft.conjonctif ; ‘-wa’ : postposition conjonctive), -gôdûn-yo (‘-gôdûn’ : sft.modal ; ‘-yo’ : postposition phrastique dénotant un sens honorifique), -gôdûllang-ûn (‘-gôdûllang’ : sft.conjonctif ; ‘-ûn’ : postposition emphatique du sens topique). Notons que les formes sans postposition constituent les suffixes simples. Les suffixes terminaux contractés sont des chaînes de suffixes terminaux qui se sont contractées autour de l’élément lexical hada (faire). Par exemple -nyagônûl (sft.conjonctif) s’analyse en -nya-go ha-gônûl (sft.modal-sft.enchâssé faire-sft.conjonctif). Ici chacun des éléments en gras (ainsi que -go) fait partie des suffixes simples. D’après notre analyse, les trois catégories sont respectivement en nombre de 597, 479 et 819. L’essentiel de nos recherches consiste désormais à observer les combinaisons des 597 suffixes terminaux simples avec les suffixes non-terminaux. Ceci revient à analyser le système de conjugaisons coréens. En théorie, en considérant les différents suffixes non-terminaux, plus de 7 millions de combinaisons sont possibles. Néanmoins, les contraintes  morpho-phonétiques, syntaxico-sémantiques ainsi que pragmatiques vont permettre de réduire considérablement ce nombre.