Miguel Almiron

Interfaces numériques :
médium ou extension organique ?

Dans les environnements numériques, l’interactivité a introduit une certaine forme de sensorialité qui implique l’investissement global de l’utilisateur. En effet, l’interactivité a permis de découvrir et d’explorer une relation de communication avec les dispositifs numériques qui soit non seulement visuelle, mais aussi verbale, auditive, tactile et dynamique par le mouvement. Cette idée d’une sorte de « couplage », de « synergie » entre l’homme et la machine permet, via programmes et dispositifs, de mettre en relation tout le corps à l’ordinateur, établissant entre l’un et l’autre une sorte « d’extension organique ». Parallèlement, les nouvelles technologies ont radicalement bouleversé, dans l’espace et dans le temps, la notion même d’espace public communicationnel et la manière dont l’information est rendue disponible à l’utilisateur de façon permanente et mobile. Cela étant, chaque espace public communicationnel conserve ses spécificités physiques et sociales, de même qu’informationnelles. Ainsi, lorsqu’on veut concevoir des services d’informations interactifs, ces propriétés spécifiques doivent être connues et absolument considérées dans le processus de conception. De cette façon, une nouvelle forme de communication, entre réel et virtuel, s’établit, donnant origine à de nouveaux postulats d’adéquation et de prédiction de transmission de l’information, instaurant une nouvelle synergie entre l’espace public communicationnel, l’utilisateur et l’ordinateur, créant un lien technico-social entre eux : une nouvelle « extension organique ».