Maria Giulia Dondero

Les supports du discours religieux :
de la peinture à la photographie et retour

Ma communication vise à s’interroger sur la relation intermédiale entre peinture et photographie, et notamment sur la transformation des pratiques de réception liées au passage de certaines iconographies d’un médium à l’autre. Ce travail vise en particulier à décrire les effets de sens que les textes picturaux et photographiques engendrent lorsqu’ils sont censés représenter non seulement l’invisible, mais aussi la transcendance. Si la peinture religieuse a toujours été légitimée à représenter JésusChrist, les saints et les visions de l’au-delà, la photographie artistique a subi des « contraintes interprétatives » attribuées par la doxa à sa genèse à empreinte. Si la doxa a donc relégué les textes photographiques artistiques à ne pouvoir représenter que l’« ici-et-maintenant », les « raisonnements figuraux » des textes photographiques ont pu dépasser ces contraintes et démontrer que même un médium lié à la représentation de ce qui est « ici visible » peut signifier l’au-delà du visible. La photographie dévotionnelle, engendrant des pratiques productives, interprétatives et communicationnelles tout à fait différentes, a mis en scène une autre conception du médium photographique, qui le met en communication étroite avec la syntaxe figurative de l’icône, ou même avec le saint suaire de Turin - image pas faite par la main humaine (acheiropoïètes) et qui devient support d’une révélation sans médiation. On portera donc notre attention sur la relation entre dispositif médiatique, syntaxe figurative et pratiques interprétatives des textes.