La littérature orale camerounaise contemporaine est une donnée relativement récente dans le champ culturel local. Elle se distingue de la traditionnelle moins par ses thématiques que par son médium de communication, le camfranglais, ses modes de production, de diffusion et de consécration. Elle participe, dans une large mesure de ce que les théories modernes et anciennes nomment « culture populaire », bien que ses conditions d’émergence ne correspondent pas toujours pas à celles édictées par les mêmes théories. Cette situation spécifique explique en partie sa réception : la marginalisation par la critique officielle ou savante et le plébiscite par les masses qu’elle connaît. La présente communication ambitionne d’interroger ces conditions particulières, qui impliquent la reformulation des concepts même de culture populaire tels perçus par les théories en vigueur ; et son mode de canonisation. En outre, partant d’une expérience de terrain, la réflexion révèle les problèmes spécifiques qu’engendrent la collecte et la transcription du corpus de cette littérature « non conventionnelle » et suggère quelques pistes de réflexion pour la mise en place de méthodes de collecte et de transcription plus efficientes.