Retour à la page principale "Morneille/Colière"

DIX QUESTIONS A DOMINIQUE LABBE

 

Rappel :

 

Dominique Labbé (CERAT, Université Mendès-France de Grenoble) affirme détenir la preuve que c’est Corneille qui a écrit 16 des pièces les plus connues comme étant de la plume de Molière.

La mesure [la distance intertextuelle] rend évidente la différence entre leurs œuvres, mais elle prouve aussi que Corneille a probablement écrit un grand nombre des pièces de Molière

(The measure makes clear the difference between their works but it also proves that Corneille probably wrote a lot of Molière’s plays),

Cette citation, comme toutes les autres dans ce document, est traduite par nos soins d’un article paru en anglais sous les noms de Dominique et Cyril Labbé :

« Inter-Textual Distance and Authorship Attribution. Corneille and Molière »,
Journal of Quantitative Linguistics, vol 8, n° 3, 2001, p 213-231.

revue publiée aux Pays-Bas (Swets & Zeillinger) et référencée notamment dans les ®Current Contents.

 

On pourra lire, sur ce site et sur celui du CERAT de l’Université Mendès-France de Grenoble (http://www.upmf-grenoble.fr/cerat/Recherche/PagesPerso/Labbe.html) un certain nombre d’éléments de discussion. Certaines citations sont également prises sur les documents accessibles à partir de cette page.

Tout le monde aimerait aujourd’hui que cette discussion se recentre sur le cœur de la proposition de MM.Labbé, la distance intertextuelle.

Afin d’y contribuer, je propose de laisser de côté, pour l’instant du moins, la question de l’emploi de l’AFC et plus globalement des méthodes multidimensionnelles, qui ne viennent qu’en corollaire, tant dans l’argumentation de MM.Labbé que dans celles de ses contradicteurs.

Je retire donc cet argument pour nous concentrer sur les problèmes nodaux, posés par l’appareillage de la distance intertextuelle.

 

Je le ferai sous forme de questions précises :

(1) D.Labbé est-il en mesure de publier sinon la liste exhaustive, du moins une liste représentative des textes qu’il a fait intervenir dans l’étalonnage de sa distance, avec en regard une indication de la longueur (N) de chacun de ces textes ?

(2) D.Labbé confirme-t-il que the total size of [these corpora] is about 10 million tokens ?

(3) D.Labbé confirme-t-il qu’il a dépouillé plusieurs  milliers de textes  (« A propos de Corneille et Molière – avril 2003 » , sur la page web mentionnée supra).

(4) Quelle est, dans ces conditions, la longueur moyenne de l’un de ces textes ?

(5) Sont-ce des textes entiers, ou des échantillons ?

 

Ces questions, et l’avancement de la discussion précisément sur la distance intertextuelle, conduisent ensuite à poser celles-ci :

 

(6) Les corpus de Molière et Corneille, sur lesquels D.Labbé travaille depuis très longtemps, ont-ils été inclus dans les tests ?

(7) Les recueils Les Fleurs du mal de Baudelaire, et Les Illuminations de Rimbaud ont-ils été inclus dans les tests ?

(8) Les romans Pierre et Jean de Maupassant, et Madame Bovary de Flaubert ont-ils été inclus dans les tests ? Ou, à défaut, d’autres romans de ces deux auteurs ?

 

Des questions 7 et 8, découle celle-ci :

 

(9) Quels indices de distance intertextuelle D.Labbé a-t-il calculés entre les deux recueils évoqués en 6, et les romans évoqués en 7 ?

 

Enfin, une question d’ordre plus général s’impose d’elle-même :

 

(10) Quels tests ont exactement été effectués à l’initiative de MM.Labbé, à propos de l’indépendance de la distance intertextuelle à l’égard de la longueur des textes, avant la parution de leur article dans le JQL ?