Séminaire du pôle Discours, Dispositifs, Société

Séminaire du pôle Discours, Dispositifs, Société

Séminaire

21/03/2024

Sixième séance du 21 mars 2024
15h
Salle 04, MSHE Claude-Nicolas Ledoux, 1 rue Charles Nodier, Besançon

Description

Le pôle « Discours, Dispositifs, Société » a le plaisir de vous inviter à une séance de séminaire le jeudi 21 mars à 15h00 à la salle 004 de la MSHE.
Pour les collègues qui souhaitent participer par visioconférence le lien est le suivant : https://cnrs.zoom.us/j/95889483944?pwd=OXAwVnpWbUg2Y3lFVGtaVFRIQlRVdz09

Cette séance sera l’occasion d’échanger avec notre collègue Danh-Thành Do-Hurinville (PU, ELLLIADD UR 4661) qui nous propose une conférence intitulée :

Tôi, pronom de la première personne en vietnamien
De la servitude à l’ipséitude et à la libertitude
Parmi les nombreuses deixis personnelles dont dispose le vietnamien, langue isolante de la famille austroasiatique, pour désigner le locuteur je et l’allocutaire tu, j’ai choisi d’étudier, sur le plan diachronique et synchronique, la deixis de la première personne tôi en vietnamien, en lien avec les règles et les normes culturelles de bienséance et de politesse. Du XVIIe siècle à nos jours, tôi a connu une évolution sémantique majeure : de l’idée initiale de « serviteur » vis-à-vis du maître, ou de « sujet » vis-à-vis du roi, tôi a fini par désigner un moi autonome, face aux autres personnes, en effaçant progressivement le rapport hiérarchique entre le locuteur et l’allocutaire. Selon mon hypothèse, cette évolution sémantique de tôi correspond à une évolution culturelle et éthique vietnamienne profonde : l’avènement lent et progressif d’une nouvelle conception du moi et de nouvelles valeurs éthiques, issue d’un dialogue avec la culture occidentale.

Cette étude, avec une approche méthodologique associant des éléments historico-culturels et linguistiques, s’appuie sur un corpus varié, composé d’écrits de diverses natures : dictionnaires, extraits littéraires, courriers et traductions…, en passant par des formules de prières en « Quôc-ngu » (écriture officielle du Vietnam depuis le début du XXe siècle). L’analyse de ce corpus permet de rendre compte du long et progressif cheminement sémantique de tôi, à savoir celui de la servitude à l’ipséitude, voire à la libertitude.

Contact

Margareta Kastberg SJöblom (Pôle Discours - ELLIADD UR 4661) : margareta.kastberg@univ-fcomte.fr
Danh-Thành Do-Hurinville (Pôle Discours - ELLIADD UR 4661) : danh_thanh.do-hurinville@univ-fcomte.fr