Séminaire du pôle DTEPS

J’ai demandé à être affiliée au pôle « Discours, Texte, Espace Public, Société » du laboratoire ELLIADD en même temps que la rédaction d’un projet de recherche en réponse à un ANR flash portant sur le Covid 19. L’objectif de ce projet (non retenu) était de s’intéresser aux représentations du risque de personnes résidant dans des quartiers prioritaires de la ville. Ces quartiers étaient alors stigmatisés pour être des lieux dans lesquels la contagiosité était plus importante qu’ailleurs. L’hypothèse du projet déposé était que les conditions de vie dans ces quartiers amenaient à réaliser une hiérarchie des risques qui ne mettaient pas en haut de la liste celui du Saras-cov 2 et que cette hiérarchisation s’enracinait dans les conditions d’existence même (emploi occupé, possibilité de télétravail, nombre de personnes par foyer etc.). L’envie, plus personnelle, était de donner la parole à des personnes que l’on n’entendait peu voire pas du tout dans les médias et de lutter contre l’invisibilisation des inégalités sociales.

Depuis mes travaux de thèse, mes recherches s’inscrivent dans le vaste domaine de la santé, qu’il s’agisse de questions d’organisation (filière de prise en charge, territorialisation de l’offre de soins, accès en milieu rural, etc.) ou de définition (diagnostique notamment en ce qui concerne la prise en charge des personnes âgées, de « territoire » entre plusieurs spécialités médicales ou avec les secteurs sociaux et médico-sociaux)

Ma thèse m’a amenée à observer de nombreuses consultations en cancérologie, des staffs de service, des réunions de concertation pluridisciplinaires complétées par des entretiens semi-directifs auprès de médecins et de patients. C’est de là que viennent les questions que je porte, quel que soit le poste occupé, concernant le discours des personnes, la reconnaissance de leur parole et la possibilité que ce discours soit entendu. Ce qui est rare et compliqué dans le domaine de la santé

Actuellement responsable d’un Pôle fédératif de recherche et de formation en santé publique en BFC, je continue à être interpellée par la place accordée aux discours des précaires, des usagers, des citoyens…qui la plupart du temps reste un vœu pieux ou un discours « sur » ainsi que le poids des discours institutionnels et leurs modalités de construction. Je n’ai pas de recherche en cours, ni de projet précis, mais c’est sur la base de mes expériences et questions je souhaite échanger avec vous.