Atelier "Microhistoire et récits de vie"

Atelier "Microhistoire et récits de vie"

Atelier/workshop

14/06/2012

Jeudi 14 juin 2012

Description

atelier 1 : le mardi 14 juin, de 16h à 19h, B16

Séance 1 animée par Pauline Chevalier

 

« Histoire au ras du sol » ou « histoire par en bas » : microhistoire et récits de vie.

Apparue dans le courant des années 1970 autour d'une revue, Quaderni Storici, réunissant un petit groupe d'historiens (notamment Carlo Poni, Carlo Ginzburg, Giovanni Levi et Edoardo Grendi), la microhistoire connut ensuite un succès majeur dans les années 1980, se propageant bien au delà du territoire italien. Si l'apparition du terme même et des prémices de la microhistoire s'observe dès la fin des années 1950 et durant les années 1960, le contexte politique et social des années 1970 a aussi été celui d'une crise épistémologique, avec le rejet d'un côté du positivisme de l'école historique traditionnelle, et de l'autre des méthodes quantitatives.


Le privé, le personnel, le quotidien deviennent des objets d'étude faisant converger histoire et ethnologie, dans une histoire « à échelle réduite », « par le détail », « à la loupe », assumant les apports fondamentaux de la linguistique, de la littérature ou encore du cinéma dans la construction de ce nouveau paradigme se définissant parfois comme une « science du vécu ». En insistant sur les détours disciplinaires (linguistique, littérature et cinéma notamment), nous examinerons l'émergence de la microhistoire, ses sources, par exemple dans l'« histoire par le bas » d'Edward Palmer Thompson, ses échos, comme dans les théories du film de Siegfried Kracauer, ainsi que la pertinence du modèle défini par Carlo Ginzburg et Carlo Poni.


 Par l'appréciation de l'évolution des travaux de Carlo Ginzburg, nous tenterons également d'étudier plus directement la question des variations d'échelles, le passage du « micro » au « macro » en s'attardant sur le processus de changement de focale entre Le Fromage et les vers (1976 / 1980 pour la traduction française) et Le Sabbat des sorcières (1989 / 1992). La préface du premier ouvrage, ainsi que l'article rédigé par Ginzburg et Poni en 1980 (« La microhistoire », Le Débat, octobre 1981, n°17) pourront servir de support à la discussion durant la seconde partie de séance.


Rose-Marie Volle prolongera cette présentation de Pauline Chevalier en évoquant les travaux de Bakhtine et la notion de dialogisme qui, dans le domaine de l'analyse de discours, permet de penser le lien entre récit de vie (microhistoire) et Histoire.

 

Compte rendu de la séance


Microhistoire

 

Atelier proposé par Pauline Chevalier et Rose-Marie Volle

 

1. microhistoire et variation d'échelles

axe VDE: cartographie des pratiques artistiques et quotidiennes ; passage micro/macro

 

• cadre de réflexion PC : parcours en histoire de l'art et étude de l'Enquête sur Piero della Francesca (1981) de Carlo Ginzburg qui y défend « une histoire sociale de l'expression artistique ». Puis, travail sur l'art américain des années 60/70, réflexion micro-historique et traitement d'archives singulières ; disparition d'archives, ressources orales, « histoire par le bas ».

 

• cadre de réflexion RMV : la Roumanie après la chute du communisme, qui engage une réflexion autour de la langue tsigane, et la mise en place d'un standard de cette langue qui est baptisée "Rom" (par une élite institutionnelle), pour contourner la péjoration antérieure contenue dans le mot tsigane ; l'étude cherchait à dégager comment "le bas" s'approprie le discours du "haut".

 

2. la notion de microhistoire chez Ginzburg

Historien italien, appartenant au comité de la revue Quaderni Storici (tout comme Edoardo Grendi, Giovanni Levi et Carlo Poni), Carlo Ginzburg a développé une approche des questions de datation et d'interprétation (en histoire comme en histoire de l'art) par l'enquête, la recherche de la trace et de l'indice, contribuant à l'élargissement de la notion d'archives (cf. Ginzburg Carlo et Poni Carlo, « La micro-histoire », Le Débat, 1981/10 n° 17, p. 130-136).

 

« Le paradigme indiciaire » : Influencé par la lecture de Giovanni Morelli, Ginzburg va développer le parallèle entre recherche historique et « enquête » en s'intéressant au détail, aux signes en apparence négligeables, secondaires, notant que Conan Doyle avait lui-même lu les écrits de Morelli (tout comme Freud). Ginzburg reprend ainsi le modèle de l'indice :

 

« Il ne faut pas se fonder, comme c'est habituellement le cas, sur les caractères les plus manifestes – et donc les plus faciles à imiter – des tableaux : les yeux levés vers le ciel des personnages du Pérugin, le sourire de ceux de Léonard de Vinci, et ainsi de suite. Il faut au contraire se livrer à l'examen des détails les plus négligeables où l'influence des caractéristiques de l'école à laquelle le peintre appartenait est moins marquée – ce qui est le cas du lobe des oreilles, des ongles, de la forme des doigts et des orteils. C'est ainsi que Morelli établit et catalogua scrupuleusement la forme des oreilles propre à Boticelli, à Cosme Tura, etc. - très présents dans les originaux mais absents des copies. » (Ginzburg Carlo, « Signes, traces, pistes » Racines d'un paradigme de l'indice, Le Débat, 1980/6 n° 6, p. 3.)

 

Les termes « micro-histoire » ont été popularisés par la collection qu'il dirigeait chez Einaudi, « microstoria », collection qui mettra en valeur les travaux historiques refusant une certain ethnocentrisme et une téléologie caractéristique de l'historiographie du XIXe siècle. Les termes sont cependant utilisés auparavant par George R. Stewart (Pickett's charge. A Microhistory of the Final Charge at Gettysburg, July 3, 1863 (1959)), par Luis Gonzalez y Gonzalez défiant la critique de Fernand Braudel, ou encore par Raymond Queneau (cf. Carlo Ginzburg, « Microhistoire : deux ou trois choses que je sais d'elle », Le Fil et les Traces, Paris, Verdier, 2010, p. 361-405.)

 

Le développement des analyses « à la loupe », d'une histoire des inconnus et de l' « exceptionnel normal » (Edoardo Grendi) est une approche qui relie l'histoire à l'art, la littérature, l'anthropologie, la linguistique, et interroge les limites de chaque discipline.

 

Parmi les ouvrages clés aux sources du développement de la microhistoire :

Carlo Ginzburg, Le fromage et les vers. L'univers d'un meunier du XVIe siècle, Paris, Aubier, 1980 [1976 pour l'édition italienne].

Giovanni Levi, Le pouvoir au village. Histoire d'un exorciste dans le Piémont du XVIIe siècle, Paris, Gallimard, 1989 [1985 pour l'édition italienne].

 

Carlo Ginzburg, Le fromage et les vers

Une étude des croyances et d'un mentalités à partir des pensées, des dits et des écrits d'un meunier qui avait développé une cosmogonie singulière décrivant l'univers comme un fromage dont sortirait des vers : les anges. Une cosmogonie matérialiste qui refuse l'intervention de Dieu dans la naissance du vivant. La génération spontanée est comparée aux vers dans le fromage :

« Les anges furent produits par la nature à partir de la plus parfaite substance du monde comme les vers sont produits à partir du fromage ; mais en venant au jour ils reçurent de Dieu, avec sa bénédiction, la volonté, l'intellect et la mémoire » (p.97)

 

Ginzburg s'attarde sur les lectures du meunier Menocchio : la Bible, le Décaméron, La Légende dorée, peut-être une version italienne du Coran, etc. Il étudie à la fois les textes et la façon dont Menocchio les a lus et interprétés. La circulation des savoirs, le rapport entre culture savante et culture populaire, le développement de croyances personnelles, etc. sont ici essentiels.

Les procès du meunier ont permis de disposer d'une documentation importante sur l'individu (Archives de la Curie archiépiscopale d'Udine, archives de Modène, de Venise, etc.)

 

« Réduire l'échelle d'observation revenait à transformer en un livre ce qui, pour un chercheur, aurait seulement été l'objet d'une note de bas de page dans une monographie sur la Réforme dans le Frioul. »(Carlo Ginzburg, « Microhistoire : deux ou trois choses que je sais d'elle », Le Fil et les Traces, Paris, Verdier, 2010, p. 383)

 

« Le Fromage et les Vers ne se limite pas à reconstruire une histoire individuelle : il la raconte. […] Avant de commencer à écrire Le Fromage et les Vers, j'avais cogité longtemps sur les rapports entre hypothèse de recherche et stratégies narratives (la lecture récente des Exercices de style de Queneau avait fortement aiguisé ma disponibilité à l'égard des expérimentations). Je m'étais proposé de reconstruire le monde intellectuel, moral et imaginaire du meunier Menocchio à travers la documentation qu'avaient produite ceux qui l'avaient envoyé au bûcher. Un tel projet, par certains aspects paradoxal, pouvait se traduire en un récit capable de transformer les lacunes de la documentation en une surface lisse. Il le pouvait, mais évidemment il ne le devait pas : pour des raisons qui étaient à la fois d'ordre cognitif, éthique et esthétique. Les obstacles qui se dressaient contre cette recherche appartenaient à la documentation, et ils devaient donc faire partie du récit ; la recherche de la vérité faisait partie de l'exposition de la vérité atteinte (nécessairement incomplète). Pouvait-on encore définir ce résultat comme de l' « histoire narrative » ? Pour tout lecteur qui avait un peu de familiarité avec les romans du XXe siècle, la réponse était évidente. » (Carlo Ginzburg, « Microhistoire : deux ou trois choses que je sais d'elle », Le Fil et les Traces, Paris, Verdier, 2010, p. 383-385.)

 

Giovanni Levi, Le pouvoir au village

Préface à l'édition française par Jacques Revel « l'histoire au ras du sol ».  (cf. aussi Jacques Revel, Jeux d'échelles. La micro-analyse à l'expérience, Paris, EHESS – Gallimard, 1996.)

 

Jacques Revel évoque « la modulation locale de la grande histoire » (p. XXI)

« Le Pouvoir au village est donc une tentative pour déchiffrer la partition locale d'une histoire que l'on croyait connaître et qui ne doit pas seulement être lue de haut en bas ; un effort pour mettre un peu d'ordre dans le désordre apparemment inessentiel du vécu quotidien. »

 

La microhistoire ne peut se résumer à une « histoire à la loupe » mais joue en permanence des variations de focale afin de développer une « réflexion sur la dialectique entre vécu individuel et forces sociales » (Jacques Revel).

 

Pourtant, la conciliation entre le micro et le macro n'a rien d'évident. Cette question est abordée par Ginzburg via les écrits de Siegfried Kracauer, théoricien du cinéma, mais aussi de l'histoire.

 

« Selon Kracauer, la meilleure solution est celle qu'a adoptée Marc Bloch dans La société féodale : un aller-retour continu entre macro- et microhistoire, entre gros plan (close-ups) et plans d'ensemble (long shots) ou généraux (extreme long shots), qui permet de tarauder la vision globale du processus historique par le moyen d'exceptions apparentes et de causes qui se déroulent dans un temps limité. Cette prescription méthodologique aboutissait à une affirmation de nature délibérement ontologique : la réalité est fondamentalement discontinue et hétérogène. C'est pourquoi aucune conclusion obtenue à un certain niveau ne saurait être transférée automatiquement à un niveau plus général (c'est ce que Kracauer appelle précisément la « law of levels »). »  (cf. Carlo Ginzburg, « Microhistoire : deux ou trois choses que je sais d'elle », Le Fil et les Traces, Paris, Verdier, 2010, p. 390, et voir également « Détails, gros plan, micro-analyse. En marge d'un livre de Siegfried Kracauer »,  Le Fil et les Traces, Paris, Verdier, 2010, p. 335-359, ou Siegfried Kracauer, penseur de l'histoire, dir. P. Despoix.)

 

3. Une notion connexe : le récit de vie 

(RMV) Le récit de vie, comme mode d'accès à une connaissance d'une réalité sociale située, se trouve de mon point de vue au cœur de la question de la variation d'échelle. La variation d'échelle est en effet  ici comprise comme le passage du collectif à l'individuel et inversement. C'est par exemple dans ce sens que la VDE constitue une mode de distinction entre l'approche micro et macro en sociolinguistique.

 

« L'analyse micro-historique a donc deux faces. Mise en oeuvre à petite échelle, elle autorise souvent une reconstitution du vécu inaccessible aux autres approches historiographiques. Elle se propose d.autre part de repérer les structures invisibles selon lesquelles ce vécu est articulé. Le modèle implicite est ici celui qui organise le rapport entre langue et parole chez Saussure. Les structures qui règlent les rapports sociaux sont comme celles de la langue, inconscientes. » (Ginzburg Carlo et Poni Carlo, « La micro-histoire », Le Débat, 1981/10 n° 17, p. 135-136)

 

Pour penser l'articulation entre le discours d'un sujet et les discours en circulation dans une société, il est intéressant de faire appel au dialogisme de Bakhtine. En effet, un sujet articule de façon singulière des mots – des signifiants – dont les effets de sens sont marqués par les discours environnants. Ainsi dans tout discours singulier, on peut entendre l'écho d'autres voix, celles en circulation dans tel ou tel univers de discours et leur façon spécifique de donner du sens au mots, au monde :  

 

« Comme la langue, la culture offre à l'individu un horizon de possibilités latentes – une cage flexible et invisible dans laquelle exercer sa propre liberté conditionnelle. Avec une clarté et une lucidité rares, Menocchio a articulé le langage historiquement a sa disposition » (Ginzburg, Le fromage et les vers, p. 16)

 

L'histoire d'un individu porte les traces de la « grande histoire » (d'une société/culture) : si le discours d'un individu est habité par d'autres voix, la méthodologie consiste à dégager dans un discours les traces d'autres discours. En ce sens, le langage se construit entre l'individuel et le social. La langue fournit un horizon et constitue ainsi une contrainte (elle impose un regard sur le monde), mais aussi un outil que l'individu s'approprie dans son énonciation (elle porte la voix, la créativité du sujet, cf. Kristeva).

 

4. Autour des caractéristiques de la notion

Jacques Revel dans « L'histoire au ras du sol » :

 

« Si l'on cherche aux réalisations de la micro-histoire une unité, on la trouvera plus modestement dans quelques traits qui me paraissent significatifs. [...]

Le premier […] consiste en un rapport qu'on pourrait qualifier d'inventif à la réalité historique. Que les historiens doivent s'employer à construire leur objet, nous le savons tous, mais nous n'en tirons souvent que médiocrement les conséquences. Parce qu'ils ont choisi de faire varier de façon systématique et contrôlée la focale de leur objectif, les microhistoriens ont en commun d'être, plus que d'autres peut-être, attentifs à la construction du réel et au rôle qu'y jouent l'observateur et ses instruments. […] La réduction d'échelle, la prise en compte de destins singuliers, de choix confrontés à des contraintes, invitent à ne point se soumettre à la tyrannie du fait accompli - « ce qui a effectivement eu lieu » - et à analyser les conduites individuelles et collectives, en termes de possibles, que l'historien peut tenter de décrire et de comprendre. Elle fait bouger les images reçues, parce que en réglant différemment la distance et l'ouverture de leur optique, les observateurs font apparaître une autre trame, des découpages différents, et du même coup l'inadéquation partielle des outils conceptuels dont ils disposaient jusque-là. […]

Le second trait se déduit aisément du précédent. Les travaux des microhistoriens affichent délibérement une dimension expérimentale. La démarche suggérée par la microhistoire […] consiste à créer des conditions d'observation qui feront apparaître des formes, des organisations, des objets inédits. Elle se traduit, d'autre part, par un constant rappel des conditions ainsi définies en même temps, bien sûr, que de leurs modifications ultérieures dans le cours de l'analyse. D'où naît un mode d'exposition qui peut paraître sinueux, compliqué, mais qui réintroduit à tout moment les règles du jeu dans le récit du jeu lui-même. » (p. XIV-XVI)

 

4.1 un « rapport inventif à la réalité historique »

• la question de l'objet :

ACV   les ex-voto vs. élicitation d'un récit de vie avec une méthodologie vs. récit d'une vie tierce

PL      ex. parole des poilus; autobiographies

PL      pb du choix des extraits analysés d'un récit de vie

PC     quel ancrage dans le chronologique et dans la progression linéaire ? 

 

• quel lien conceptuel entre microhistoire et « grande histoire » ?

JP      lecture de près / de loin, "fragment isolé parvenu par hasard à notre regard" (Ginzburg)

JMV  la notion d'échelle ne rend pas compte de façon évidente du passage de l'individuel au social ; il reste un problème de « représentativité »

JMV  chez Bakhtine, la société est un individu collectif

PL      L'enjeu du « représentatif » est aussi présent chez Ginzburg (cf. Ginzburg faisant référence à Kracauer).

 

« La micro-histoire ne saurait en aucun cas se contenter de vérifier, à son échelle propre, les règles macrohistoriques (ou macro-anthropologiques) qui ont été élaborées ailleurs. Une des premières expériences de celui qui se risque à l'approche micro-historique est précisément de découvrir la pertinence faible, et parfois nulle, des scansions construites à l'échelle macro-historique (et d'abord des découpages chronologiques). D'où l'importance décisive de la comparaison. » (Ginzburg Carlo et Poni Carlo, « La micro-histoire », Le Débat, 1981/10 n° 17, p. 136)

 

4.2 une dimension expérimentale (introduire la notion de « règles du jeu dans le récit du jeu lui-même »)

 

• jeux de perspectives

JP      lien à la littérature (histoire/fiction): valeur de vérité; parallèle fort à problématiser avec la Préface des Vies imaginaires de Marcel Schwob (1894) ; construction du paradigme = Le Navire Argo (Richard Jorif) ;

PL      (ex cinéma) Seraphine (peintre) personnage individué > la grande histoire s'insère dans une microhistoire > retour à la microhistoire

YH     lien avec l'histoire de l'art, l'histoire du temps présent. Lien avec les Vies minuscules de Michon.

EB     question des différences par rapport aux études régionalistes

 

4.3 une expérimentation dans l'écriture elle-même

L'étude des sources procède par analyse littéraire : les faits rapportés comptent à la fois dans leur existence et dans la façon dont ils sont rapportés. La question de la narration devient donc essentielle.

ex. « ce n'est qu'après une longue pause que Menocchio répondit... »

 

Pour ce qui est du terme même de microhistoire, peut s'interroger via une liste d'oppositions :

 

historien scientifique vs. littéraire ?

histoire vs. fiction  ?

narration des événements vs. narration de l'imaginaire (en référence à Barthes)

hypothèse de recherche vs. pratique narrative ?

public vs. privé (en référence à Flaubert)

une modulation locale de la grande histoire

l'anecdotique vs. le systémique

 

Bibliographie sélective

 

KRISTEVA, Julia, 1981 (1969),Le Langage, cet inconnu. Une initiation à la linguistique. Paris, Seuil (coll. Points 125).

 

JORIF, Richard, 1987, Le Navire Argo (triptyque Frédéric Mops). Editions François Bourin.

 

KRACAUER, Siegfried, 1973 (1947), De Caligari à Hitler, une histoire psychologique du film allemand, L'âge d'homme.

 

LEVI Giovanni, Le pouvoir au village. Histoire d'un exorciste dans le Piémont du XVIIe siècle, Paris, Gallimard, 1989 [1985 pour l'édition italienne].

 

GINZBURG Carlo et PONI Carlo, « La micro-histoire », Le Débat, 1981/10 n° 17, p. 130-136

 

GINZBURG, Carlo, Le fromage et les vers. L'univers d'un meunier frioulan du XVIe siècle, Paris, Aubier, 1980 (1976).

 

GINZBURG, Carlo, Le sabbat des sorcières, Paris, Gallimard, 1992 (1989 chez Einaudi)

 

GINZBURG, Carlo, Mythes, emblèmes, traces ; morphologie et histoire, Paris, Flammarion, 1989 (1986) dont les chapitres Traces. Racines d'un paradigme indiciaire, pp. 139-180 ; nouvelle édition augmentée, Paris, Verdier, 2010 / « Microhistoire : deux ou trois choses que je sais d'elle » / « Détails, gros plan, micro-analyse. En marge d'un livre de Siegfried Kracauer ».

 

GINZBURG, Carlo, A distance. Neuf essais sur le point de vue en histoire, Paris, Gallimard, 2001

 

MICHON, Pierre, 1998, Vies minuscules, Gallimard (coll. Folio).

 

PALMER THOMPSON, Edward, La formation de la classe ouvrière anglaise, Gallimard-Le Seuil, Paris, 1988, réédition en 2012 chez Points série Histoire, (1re éd. originale : Londres, 1963).

 

REVEL, Jacques (dir.), 1996, Jeux d'échelles. La micro-analyse à l'expérience. Paris, Gallimard / Le Seuil (coll. Hautes études).

 

REVEL, Jacques, « L'histoire au ras du sol », préface de l'édition française du Pouvoir au village de Giovanni Levi, 1989

 

STONE, Lawrence, « The Revival of Narrative: Reflections on a New Old History », Past and Present 85, Novembre 1979

 

SCHWOB, Marcel,  1993 (1894), Vies imaginaires. Préface notamment, Toulouse, Ombres (coll. Petite bibliothèque). Egalement chez L'Imaginaire et Flammarion.