Danser l'imprévu – Une lecture politique et sensible des Cahiers de Vaslav Nijinski de Madeleine Abassade
Publication
16/10/2022
Préface d'Anne Boissière - Postface d'Aurore Després.
En réhabilitant l’art et la pensée du plus grand danseur et chorégraphe du 20e siècle que la postérité a logé dans la folie, l’ouvrage est un événement pour l’histoire de la modernité artistique. Danser l’imprévu rend enfin aux fameux Cahiers de Nijinski leur portée poétique, politique, écologique et spirituelle. Nijinski est bel et bien un poète... inactuel !
Description
Au travers d'une nouvelle lecture minutieuse des Cahiers de Vaslav Nijinski, qu'on qualifia de « fou », et en les sortant de la réduction au diagnostic psychiatrique dont ils sont encore l'objet, Madeleine Abassade fait apparaître la révolte du danseur contre un ordre établi dont il fut l'instrument et dont il cherchera à s'émanciper en créant ses propres chorégraphies.
Hiver 1919. Le célèbre danseur et chorégraphe russe Vaslav Nijinski écrit sans trêve jour et nuit, depuis la Suisse où il s'est réfugié deux ans plus tôt. Son épouse le fera interner de force à l'hôpital psychiatrique de Zurich, falsifiera ses manuscrits avant de les publier comme témoignage de l'écriture d'un schizophrène. Bien que traduit au plus près de son écriture originale à partir de 1995, le livre du chorégraphe de L'Après-midi d'un faune et du Sacre du printemps est toujours considéré aujourd'hui comme les signes de sa bascule dans la folie.
Reprenant la lecture des Cahiers en menant une enquête minutieuse, Madeleine Abassade les débarrasse enfin de leur étiquette morbide. N'est-ce pas la pensée politique et spirituelle de Léon Tolstoï et peut-être celle du révolutionnaire insurgé Maxime Gorki que Nijinski interroge ? Au travers d'une remise en contextes historiques des secousses qui ébranlent l'artiste comme le monde et par l'examen de son écriture spiralée, répétitive, poétique, on découvre alors un Nijinski sensuel, sensible, passionné, non violent, dénonçant les inégalités sociales, pacifiste convaincu, insoumis, dont l'écriture dansante est engagée vers la quête d'une transformation. Là, Dieu n'est pas dans les icônes, mais bien dans les corps. Là, la vie comprend la mort et l'artiste danse l'imprévu. L'écriture de Nijinski est bien aussi radicale et révolutionnaire que l'était sa danse.
Reprenant la lecture des Cahiers en menant une enquête minutieuse, Madeleine Abassade les débarrasse enfin de leur étiquette morbide. N'est-ce pas la pensée politique et spirituelle de Léon Tolstoï et peut-être celle du révolutionnaire insurgé Maxime Gorki que Nijinski interroge ? Au travers d'une remise en contextes historiques des secousses qui ébranlent l'artiste comme le monde et par l'examen de son écriture spiralée, répétitive, poétique, on découvre alors un Nijinski sensuel, sensible, passionné, non violent, dénonçant les inégalités sociales, pacifiste convaincu, insoumis, dont l'écriture dansante est engagée vers la quête d'une transformation. Là, Dieu n'est pas dans les icônes, mais bien dans les corps. Là, la vie comprend la mort et l'artiste danse l'imprévu. L'écriture de Nijinski est bien aussi radicale et révolutionnaire que l'était sa danse.
Madeleine Abassade, diplômée en danse et en philosophie, a été pendant une trentaine d'années responsable culturelle en psychiatrie.